Finances
En 2020, les services financiers ont poursuivi leur transformation, au travers de projets d’automatisation et de digitalisation des activités pour optimiser la qualité de service aux clients.
Editorial financier
Malgré les incertitudes liées à la situation sanitaire et économique, l’ECA réalise un résultat finalement satisfaisant. Le résultat technique se fixe à 41 millions. Il reflète une charge de sinistres historiquement faible sur le front des éléments naturels, ainsi que des participations financières de prévention et de défense incendie et secours en légère diminution suite au ralentissement global de l’activité dans le canton. Côté placements, 2020 a été une année de complète volatilité, marquée par le COVID-19. Après une chute vertigineuse, le résultat se stabilise à un niveau meilleur qu’attendu. Le résultat net s’établit à 83,4 millions. Cette bonne situation a permis de provisionner sur l’exercice 2020 le montant de 24 millions correspondant à une participation aux excédents de 10 % (du total des primes) accordée aux assurés lors de l’émission des primes début 2021.
Un certain nombre de mesures ont été mises en place afin de soutenir nos assurés en situation délicate à cause des mesures sanitaires mises en place pour lutter contre le coronavirus. Ainsi, l’accent a été mis sur la flexibilité quant aux arriérés, demandes de délais ou d’échelonnement de paiements.
Par ailleurs, les services financiers ont poursuivi leur transformation, au travers de projets d’automatisation et de digitalisation des activités courantes pour optimiser la qualité de service aux clients, ainsi qu’aux prestataires internes et externes. La numérisation de la facturation a ainsi pu être développée pour offrir la prestation eBill à nos assurés.
L’ECA établit ses comptes conformément au référentiel Swiss GAAP RPC et en application des recommandations spécifiques à sa branche (RPC 41).
Le résultat net s’établit à 83 millions de francs suisses. Les provisions pour fluctuations actuarielles et financières sont dotées à hauteur de leurs valeurs cibles optimum et le Fonds d’encouragement à la prévention des dommages provoqués par les éléments naturels est doté à hauteur de 5 millions de francs suisses. Cette bonne situation a permis de provisionner sur l’exercice 2020 le montant correspondant à une participation aux excédents de 10 % qui sera accordée aux assurés lors de l’émission des primes début 2021.
La charge financière des dommages liés aux éléments naturels est historiquement faible au regard de la moyenne des 5 dernières années (- 75 %), tout comme celle des dommages liés aux incendies qui enregistrent également une diminution au regard de la moyenne des 10 dernières années (- 15 %). La charge financière totale des sinistres se fixe ainsi à 46 millions de francs suisses, très en deçà de l’année précédente (73 millions de francs suisses).
Le ralentissement induit par la pandémie est visible dans le faible niveau des participations financières accordées cette année au bénéfice du Canton, des communes et des particuliers. Elles atteignent au total 41 millions de francs suisses (46 millions en 2019), respectivement 9 millions de francs suisses pour la prévention et 32 millions de francs suisses pour la défense incendie et secours. Malgré d’importants projets de transformation permettant d’améliorer les prestations envers les assurés, les charges d’exploitation, hors amortissements, demeurent contenues cette année.
Côté placements, l’année 2020 a été une année de complète volatilité. Avec le coup d’arrêt brutal porté par les mesures sanitaires mises en place au mois de mars, et face aux mesures de confinement prises à l’échelle mondiale, les indices boursiers s’effondrent, présageant le pire et réduisant à néant l’excellente année 2019. Cependant, en dépit des craintes liées à la pandémie, les marchés ont pour la plupart redressé la barre en fin d’année, en grande partie grâce à l’action rapide des banques centrales et des gouvernements. La performance globale nette des actifs de l’ECA s’élève à + 3,4 %.
Les annexes aux comptes, dans le document «Etats financiers», fournissent des informations détaillées sur le résultat financier et ses différentes composantes.
Le conseil d’administration est composé d’un président et de huit membres nommés par le Conseil d’Etat pour une durée de quatre ans. En 2020, il a tenu 8 séances en plenum, 32 séances régulières de comités, ainsi que quelque 20 autres réunions pour une rémunération de 606’467 francs suisses*.
*Les indemnités versées aux administrateurs Béatrice Métraux et Jean-Yves Pidoux sont reversées respectivement à l’Etat de Vaud et à la commune de Lausanne.
Le comité de direction est composé du directeur général et de cinq membres. Sa rémunération se monte à 1’148’102,60 francs suisses. Le directeur général est nommé par le Conseil d’Etat sur proposition du conseil d’administration, les directeurs sont nommés par le conseil d’administration sur proposition du directeur général.
L’ECA, fort de son expérience en matière d’immobilier, cherche à réaliser des ouvrages à haute valeur ajoutée, tant dans leur architecture que dans leurs qualités fonctionnelles et énergétiques. Il a adapté sa politique et intègre désormais systématiquement des systèmes respectueux de l’environnement dans ses constructions et rénovations (panneaux solaires, sondes géothermiques, isolation aux normes, etc). Les objets mis en location sont accessibles à la population vaudoise dans son plus grand nombre.
Les activités immobilières se sont développées en 2020 selon 4 axes principaux: la construction, les mises en valeur, ainsi que l’entretien et la gestion du patrimoine.
Constructions en 2020:
>Château-d’Œx, Les Monnaires: les deux bâtiments totalisant 33 logements et un espace communautaire se sont achevés au début de l’été. En fin d’année, 22 logements sont occupés.
>Lausanne, avenue de Menthon: la construction de 14 logements et de 2 surfaces commerciales s’est achevée cet été et a sitôt été louée dans son intégralité. La localisation au cœur de la Cité à Lausanne et la rareté de l’objet en font un ouvrage très prisé dans un contexte urbain dense.
En cours de construction:
>Lausanne, Le Désert: le chantier se déroule à bonne allure malgré les inconvénients et adaptations liés à la pandémie du COVID-19. La livraison de 70 logements, une crèche et des surfaces d’activités est prévue pour le printemps 2022.
>Bex, Bex-Jardins: le conseil d’administration de l’ECA a décidé de poursuivre le développement du site par la construction de 3 immeubles en étape 2. Sur la base de l’expérience acquise, 31 logements seront ainsi réalisés dès 2021. L’architecture sera orientée vers la nature, avec des espaces extérieurs et des aménagements qualitatifs pour que l’attrait du site perdure à l’avenir.
Mises en valeur:
>Lausanne, Grangette, Le Hameau: en parallèle à la construction du siège, l’actuel centre de formation (CFECA) fait l’objet d’une stratégie de mise en valeur. Un mandat a été confié à un mandataire externe pour la recherche d’un locataire dès le déménagement des activités du CFECA au nouveau siège.
>Pully, Chamblandes-Dessous: les démarches se poursuivent en vue de l’obtention du plan d’affectation retardé notamment en raison de la pandémie. La réalisation de 70 logements ainsi que de 2000 m2 de surfaces administratives ou de services pourrait débuter fin 2022.
>Yverdon-les-Bains, Parc scientifique et technologique (PST): ce dernier connaît un fort développement depuis 2017. Les projets de construction se concrétisent avec de nombreuses réalisations sur le site. La vente des terrains s’est toutefois ralentie en 2020 et l’exploitation des infrastructures de loisirs construites est contrariée par la situation sanitaire.
Patrimoine:
>Valorisation: en parallèle aux activités de construction, les immeubles existants font l’objet de rénovations importantes (rendues nécessaires par l’ancienneté des réalisations et la mise en conformité des standards de confort d’usage et énergétique actuels). Celles-ci concernent les bâtiments de la route Suisse à Coppet, de la rue de Fontenay à Yverdon et les Terrailles à Cossonay.
>Gestion: au total, ce sont 48 millions de francs suisses qui ont été investis dans les activités immobilières en 2020, soit 40 % de plus que l’année passée, reflétant l’intensification des activités immobilières sur l’année. 20 millions de francs suisses ont été investis dans les immeubles de placement et 28 millions de francs suisses dans les immeubles d’exploitation.
Le développement des activités de construction, ainsi que la taille croissante du parc immobilier de l’ECA, ont conduit à initier un projet de réorganisation soutenu par l’implémentation d’un outil de gestion du patrimoine. La solution qui devra être opérationnelle en 2021 intégrera l’encaissement des loyers par l’ECA et fournira également des outils de pilotage indispensables, ainsi que des processus standardisés correspondants aux règles du métier.
L’ECA définit la stratégie de placement et en délègue la réalisation à travers des mandats confiés à des partenaires bancaires. La performance 2020 se monte à 3,4 %, nette de tous frais, une marque légèrement plus élevée que la performance attendue pour l’année. Elle n’est que marginalement en retrait de la moyenne historique des 10 dernières années (4 %), grâce à une large diversification et à un rebalancement adéquat des portefeuilles. En effet, le résultat final ne dit rien de l’amplitude extrême des variations de performances observées cette année. En termes de contribution à la performance, ce sont une fois de plus les actions qui sortent leur épingle du jeu en réalisant 2/3 de la performance globale, tandis qu’elles pèsent pour 1/3 seulement dans l’allocation.
Les actifs les plus performants sont les valeurs réelles avec, dans l’ordre, les actions étrangères (+ 6,9 %), le private equity (+ 6,3 %), les actions suisses (+ 4,7 %) et l’immobilier direct suisse (+ 3,1 %), tandis que les valeurs nominales sont en retrait (+ 3,4 % pour les obligations en monnaies étrangères, + 0,9 % pour les obligations en francs suisses). Ainsi, hormis l’immobilier étranger (- 7,0 %), toutes les classes d’actifs ont une contribution positive à la performance.
La valeur cible des provisions est calculée dans le cadre d’une analyse d’Asset & Liabilities Management (ALM) basée sur les propres données historiques statistiques de l’ECA.
Ainsi, afin de couvrir les risques liés aux dommages dus aux incendies et aux éléments naturels d’une part, et ceux inhérents aux marchés financiers d’autre part, l’analyse a évalué le besoin de réserve à 2,01 ‰ de l’ensemble des capitaux assurés par l’ECA. Elle doit permettre de couvrir les coûts d’un événement majeur dont la survenance est exceptionnelle (survenance 1 fois tous les 400 ans).
L’organe de révision BDO a effectué un contrôle intermédiaire des comptes, ainsi que le contrôle de l’existence du Système de Contrôle Interne (SCI) du 2 au 6 novembre 2020.
L’audit final des comptes annuels, comprenant le bilan, le compte de résultat, le flux de trésorerie, le tableau des capitaux propres et l’annexe, a été réalisé du 25 janvier au 5 février 2021. La révision a conclu à la conformité des comptes, selon les normes d’audit suisse 890 et les exigences de la recommandation spécifique à la présentation des comptes des assureurs maladie et incendie (RPC 41).